Tous en bonne santé ! Voilà un bel objectif.
Mais sommes-nous égaux pour y arriver ?
Pas vraiment !
L’ âge, le sexe, la situation sociale et bien d’autres facteurs font que, personne ne part avec les mêmes chances.
Alors, cette quête de la santé parfaite ou idéale doit s’adapter à chacun et éviter les généralités.
Comment faire ?
Votre première étape, simple, mais cruciale : identifier et comprendre vos propres facteurs de risque.
En étant averti, vous pourrez prévenir certaines maladies et protéger votre santé.
Examinons ensemble ce que sont les facteurs de risque.
Les facteurs de risque : de multiples possibilités
Vous aimez les jeux de hasard ? Si oui, vous allez être servis !
Car certains facteurs de risque sont aléatoires : selon votre sexe, votre âge, votre pays de naissance, votre famille, etc., vous aurez de multiples possibilités.
Ainsi, lorsque vous cherchez à les identifier, c’est comme si vous aviez devant vous un mur orné d’innombrables portes à ouvrir...
Bienvenue dans l’inconnu... Suspense garanti !
Essayons d’y voir un peu plus clair.
Rappelons que ce sont des éléments de santé liés à chacun et à son environnement.
Ils peuvent être communs avec d’autres, mais sont souvent propres à l’individu (mode de vie, culture, héritage génétique).
Selon les personnes, ils sont multiples et variés. Par conséquent, on peut difficilement déterminer un seul facteur comme responsable de maladie.
Exemple : un cancer du poumon est-il plus lié au tabac ou à la pollution de l’air ?
Donc, il faut identifier et examiner un ensemble de facteurs.
On parle parfois aussi de déterminants de santé.
Définitions
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « un facteur de risque est tout attribut, caractéristique ou exposition d’un sujet qui augmente la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d’un traumatisme ».
Selon le dictionnaire illustré des termes de médecine (Garnier- Delamare) : « élément associé à une incidence accrue de la maladie considérée. Il peut s'agir d'une habitude de vie, d'un état physiologique ou pathologique ; il est distinct de la cause de la maladie».
En bref : tout élément donnant plus de possibilités d’avoir une maladie ou des problèmes de santé.
Attention : on parle bien ici, en terme scientifique, de probabilité ou de possibilités et non de certitudes.
L’OMS cite les plus importants : « le déficit pondéral, les rapports sexuels non protégés, l’hypertension artérielle, la consommation de tabac ou d’alcool, l’eau non potable, l’insuffisance de l’hygiène ou de l’assainissement », etc.
Si les facteurs de risque peuvent être individuels, ils peuvent aussi être collectifs.
Ils concerneront alors un groupe, voire la société.
Exemple : la mode du bronzage intensif des années 60/90 a augmenté le risque de cancers de la peau. Ou encore, cas extrêmes : une épidémie ou une pandémie.
Les facteurs de risque peuvent être irréversibles, gérables ou curables.
Facteurs irréversibles : pour certaines pathologies, l’âge est un facteur irréversible (anomalies cardiovasculaires, troubles ophtalmiques ou moteurs, cancers, etc.). On peut aussi citer le sexe et l’hérédité génétique dans cette catégorie.
Facteurs gérables : l’hypertension artérielle, le diabète (de type 1 et 2), le tabagisme, le surpoids, la dyslipidémie, etc. Tous ces problèmes peuvent entraîner d’autres maladies. Mais il existe des traitements permettant de réduire, de gérer les risques.
Facteurs curables : les facteurs de risque identifiés permettent la prévention de maladies. En éliminant ou en limitant les facteurs de risque, on peut éviter certaines pathologies ou en guérir.
À noter :
Les facteurs de risque ne s'additionnent pas, mais se multiplient. Avoir plusieurs facteurs de risque pour une maladie multiplie les risques de la contracter. L’impact et la probabilité sont donc plus grands (le contraire existe aussi : réduire les facteurs de risque diminue la possibilité d’avoir une maladie).
Exemple : si vous associez la myopie avec un diabète, vous obtenez une forte probabilité de développer un glaucome.
Un facteur de risque n'est en rien « obligatoire » : on peut contracter une maladie sans avoir le facteur de risque qui lui correspond.
Les différents types de facteurs de risque
Globalement, il existe deux catégories de facteurs de risque :
Les facteurs personnels : ceux propres à l'individu ( caractéristiques physiques et psychiques ).
Les facteurs environnementaux : facteurs externes concernant son environnement social et physique.
Les spécialistes approfondissent et précisent en proposant 4 catégories :
Les facteurs de risque comportementaux
Ces facteurs sont liés à nos choix de vie : nos comportements quotidiens, nos habitudes. Ces comportements influent sur notre santé.
On leur doit parfois l’apparition ou le développement de maladies chroniques comme : le diabète, l'obésité et les maladies cardiovasculaires
Voici les plus connus :
Le tabagisme :
« Fumer tue », peut-on lire sur les paquets de cigarettes.
En effet, le tabac, on le sait, contribue lourdement à développer des maladies cardiovasculaires, des cancers (poumons, gorge et vessie, etc.) et des affections respiratoires diverses. Sans tabac, près d’un tiers des décès par cancer pourraient être évités.
À noter : le tabac est responsable de 75 000 décès/an, dont 45 000 par cancer (France).
L’ alcoolisme :
L’abus d’alcool ou l’alcoolisme est un facteur de risque pour les maladies du foie, certains troubles mentaux, mais aussi des cancers.
À noter : la consommation d’alcool est responsable de 16 000 décès/an par cancer (France).
Une alimentation malsaine :
On parlera de « malbouffe » ou de « junk food » ... Car manger mal tue aussi !
Trop riches en gras saturés, en sucres ajoutés et en sel, nos habitudes alimentaires contribuent au développement de l'obésité, du diabète, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers.
À noter :
· Une étude réalisée par des chercheurs de l’INSERM et du CHU de Montpellier (2020) indique que l’obésité concerne un Français sur deux (47,3 %).
· 51% des Français de 18 à 35 ans vont au moins une fois/mois chez « McDo ».
Le manque d'activité physique et sportive
Nouveau fléau, la sédentarité est un mal qui s’accroît en lien avec les nouvelles formes de travail (télétravail, travail hybride, etc.).
C’est un facteur de risque majeur pour l'obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'ostéoporose, etc.
Le stress
Le stress est aussi un facteur de risque. Il agit sur le système immunitaire, et a des impacts possibles sur la pression artérielle et/ou les maladies cardiovasculaires. On peut aussi signaler son incidence sur les troubles psychologiques comme l'anxiété et la dépression.
Les facteurs de risque génétiques
Ces facteurs sont hérités de nos parents, comme certaines mutations génétiques. Ces facteurs prédisposent à contracter des maladies connues (cancer du sein ou maladies cardiaques). Il faut aussi tenir compte des antécédents familiaux pour certaines pathologies ou troubles (la dépression, la schizophrénie, etc.).
Exemples :
Les mutations génétiques BRCA1 et BRCA2 : ces mutations augmentent le risque de développer un cancer du sein et de l'ovaire chez les femmes. Il existe un risque sur deux de transmettre ces mutations à ses enfants.
Cependant, seuls 5 à 10 % des cancers sont liés à la transmission d'une mutation héréditaire.
La maladie de Huntington : cette maladie neurodégénérative héréditaire se manifeste généralement à l'âge adulte entraînant des troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques progressifs.
Modèle Pathway élaboré par la Commission des déterminants sociaux de la santé de l'OMS
Les facteurs de risque socio-économiques
Les personnes pauvres ou défavorisées risquent davantage de développer certaines maladies chroniques que les autres, c’est un fait connu.
Stress financier, précarité, accès inégal ou rare à des aliments sains, accès limités aux soins, etc., tous ces éléments les rendent plus vulnérables et augmentent la probabilité de contracter certains troubles.
Les inégalités de revenu :
Les personnes vivant en situation précaire ont souvent un accès limité à une alimentation saine, à un logement de qualité, à des soins de santé adéquats. On assiste alors à un risque accru de maladies chroniques (diabète, obésité et maladies cardiovasculaires).
L’alimentation saine est plus chère que la « malbouffe » ! Les aliments nutritifs ou plus sains se retrouvent donc moins dans le caddie de ceux qui rencontrent des difficultés à boucler les fins de mois.
Ces contraintes budgétaires les poussent aussi à repousser le moment d’aller consulter certains spécialistes de soins. N’ayant pas d'assurance maladie ou vivant dans des zones mal desservies par les services de santé, ils y renoncent.
Exemple : en 2019, 2,4 % déclaraient avoir renoncé à des soins à cause des coûts.
L'éducation :
Le savoir est une arme de défense, une réelle protection.
Plus vous avez étudié, plus vous comprenez comment vous soigner et comment prendre de bonnes habitudes.
Exemple : une personne peu ou pas diplômée a un risque deux à trois plus grand d’être atteinte d’obésité que celle ayant un bac +3.
Les conditions de logement :
Vivre dans des logements surpeuplés, insalubres ou exposés à des risques divers peut augmenter le risque de maladies infectieuses, respiratoires et mentales.
Les conditions de travail précaires :
Les emplois mal rémunérés, instables ou dangereux sont source de stress, d'anxiété et de fatigue. On voit alors les risques de troubles mentaux et physiques apparaître plus facilement (dépression, troubles musculosquelettiques ou accidents du travail).
Les facteurs de risque environnementaux :
Les facteurs de risque environnementaux sont liés aux substances présentes dans l’environnement nuisible à notre santé (substances toxiques, pollution de l'air, agents cancérigènes, etc.).
Exemples :
La pollution de l'air :
Respirer un air pollué entraîne de nombreuses maladies respiratoires (asthme, bronchite chronique, etc.).
L’exposition à cette pollution peut aussi augmenter le risque de maladies cardiovasculaires ou de certains types de cancer.
À noter : la pollution de l’air entraîne 6,7 millions de décès/an dans le monde, dont environ 5,7 millions ne sont pas liés à des maladies transmissibles (accidents vasculaires cérébraux, cardiopathies, bronchopneumopathies et cancers du poumon).
Les produits chimiques toxiques :
Les produits chimiques sont un facteur de risque important (produits ménagers, pesticides agricoles, exposition au plomb, produits de nettoyage industriels ou encore matériaux de construction, etc.).
Ce sont des produits toxiques auxquels nous pouvons être exposés dans le cadre professionnel ou dans notre quotidien. Ces produits contribuent à développer les maladies comme des cancers, des troubles neurologiques et la baisse de la fertilité.
Source : https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/dialogue-pedagogie/quest-ce-quun-rayonnement-ionisant
Les radiations ionisantes :
Les radiations ionisantes (rayons X, scanners médicaux, installations nucléaires, etc.) peuvent endommager l'ADN et augmenter le risque de cancer, de malformations congénitales et de maladies cardiovasculaires.
Dans le film Knock (1951), Louis Jouvet déclare : « Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent ! ».
Il ne s’agit pas de tomber dans ce piège et de voir des malades partout.
Mais, comme on l’a vu, une bonne information permet de prévenir ou de gérer correctement notre capital santé.
Ainsi, dans le cadre d’une démarche de prévention-santé, les facteurs de risques sont des indicateurs à connaître et à prendre en compte.
Ces facteurs font partie d'un tout !
D'autres facteurs existent aussi : des facteurs de protection, de réussite, etc.
Ils sont tout aussi déterminants.... Nous en reparlerons bientôt.
Nous restons à votre disposition pour toutes questions.
En attendant, merci de votre attention !
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